Test Maxxis Minion DHF & DHR Wide Trail
Maxxis est une marque que j’ai découverte quand je roulais en TRJV (Trophée Régional des Jeunes VTTistes). Aujourd’hui, j’ai 37 ans. Imagine de quand date notre « rencontre ». Plus récemment, sur une dizaine d’années, j’ai pu rouler parfois avec des pneus Maxxis.
Minion, High Roller ou Mud qui ne m’avaient pas apporté pleine satisfaction. Mais comme seuls les imbéciles ne changent pas d’avis, cette saison, grâce à Cycletyres, j’ai donné une nouvelle chance aux Minion version EXO+. Allez, je t’embarque sur le récit d’une saison de test !
2022 aura été ma 3ème année de collaboration avec Cycletyres. Je souhaite commencer par les remercier pour la confiance envers un pilote amateur. Eh ouais, je suis tout sauf un chasseur de top 20 (je suis plus « taupe 20 » ^^) ! Donc c’est gratifiant qu’une référence de la VPC pneumatique continue de croire en moi. En Savoie comme dans les Bouches du Rhône, merci à toute l’équipe !
Maxxis et sa paire de pneus enduro Minion EXO+
Maxxis, leader mondial du pneu vélo
Maxxis est un industriel Taiwanais. Depuis le temps que la production cycles y trouve son épicentre, cela avait du sens pour nos amis asiatiques de rejoindre le marché du « gomard ». Et ce depuis 55 ans ! La preuve en est qu’ils avaient vu juste. Aujourd’hui, Maxxis est leader mondial du pneu vélo, et l’entreprise s’est même diversifiée. Elle est notamment présente sur les marchés moto, quad, auto, camions.
Maxxis Minion Test
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Maxxis Minion Wide Trail DHF / DHR
Ce modèle fait partie de la gamme « gravity ». Il peut être utilisé principalement en all mountain, enduro. Un point qui m’interpelle dans la vision marketing de Maxxis, c’est la lisibilité complexe des caractéristiques techniques. Typiquement, le train de pneus que j’ai testé est estampillé de 4 logos : « Wild Trail », « 3C MaxxTerra », « TR » et enfin « EXO+ ». La fiche produit de Cycletyres, m’a tout de même aidé à décrypter :
– Wild Trail = forme optimisée pour les jantes larges (30-35mm interne). Parfait pour mes roues carbone Reynolds Cycling TR309.
– 3C MaxxTerra = gomme triple composée. Adhérence optimisée selon la prise d’angle du vélo, du rendement sur la bande de roulement jusqu’à l’hyper adhérence vers l’extérieur du pneu. Gomme aussi pensée pour de meilleures durabilité et résistance au roulement .
– TR = c’est simple et très répandu, carcasse Tubeless Ready .
– EXO+ = nouvelle carcasse, niveau intermédiaire entre « EXO tout court » (trail, all mountain) & « Double Down » (freeride, DH). Masse et résistance à la crevaison adaptées à chaque carcasse.
La masse est un argument de choix assez précis en bon rider que tu es. Pas vrai ? Cela dépend de plusieurs paramètres liés à ton style de pilotage. Et aussi selon ton expérience en roulant tel ou tel pneu. « Ballon » plus ou moins rond ou carré ? Carcasse plus ou moins souple ? Fine ? Epaisse ? Ces 4 derniers critères conditionnent la masse du gomard. Par mon style de pilotage plutôt fluide et propre, mon expérience comparative d’un paquet de modèles et marques différents, un pneu pesant 1,0 kg ±0,1 est parfait sur le papier. C’est nickel car, sur ce modèle :
– Pneu avant Minion Wide Trail DHF 29 x 2,60’’ = 1,085kg
– Pneu arrière Maxxis Minion Wide Trail DHR 29 x 2,50’’ = 1,080kg
Maxxis Minion DHF
Maxxis Minion DHR
L’expérience terrain : collé au sol !
Place au concret, d’abord le montage. Comme la saison dernière en Hutchinson Griffus fournis par Cycletyres (merci !), cette saison avec en Maxxis, j’ai constaté une bonne montabilité sur mes roues Reynolds Cycling. Quand tout va bien, RAS. Alors on enchaîne sur le terrain.
Je les ai testés de juin à novembre. J’ai notamment participé à 3 courses du Trophée enduro des Alpes : l’enduro du Vercors, le derby de la Croix de Chamrousse & l’enduro des Terres noires. J’ai roulé en bikepark en marge de la Mountain of Hell et de la Megavalanche. Et enfin, j’ai roulé sur des sorties all mountain, à la pédale et en stage de pilotage autour de chez moi (Monts du lyonnais, parc naturel du Pilat, Bas Bugey). Soit une grande variété de terrains : naturel, singletrack, pierriers, racines, grosse pente, tracés « shapés », virages lents, rapides, sauts, etc.
Les 1ères sensations ont été hyper rassurantes . Malgré mes vieux aprioris sur la marque, je te garantis que j’ai bien fait de passer outre ! En programme purement enduro, il faut une sculpture de pneu agressive. Pour tenir ton cap dans les virages, qu’ils soient à plat, déversants, relevés, avec du grip ou même quand l’adhérence est précaire, c’est un incontournable ! Et particulièrement dans les les changements de direction et la prise d’angle. Aussi pour bien maîtriser tes freinages (même si tu veux toujours toucher le moins possible ces saletés de freins, haha !), il faut que le pneu morde la terre copieusement. Tu retrouveras tout cela sur ce Minion !
D’abord, côté freinage, il sait se manifester. Il répond bien aux coups de leviers. Les plots de la bande de roulement agressent le sol généreusement. Cela te permet d’être à l’aise au freinage en toute situation. Tu maîtrises ta vitesse dans la pente, tu places le vélo avec aisance en entrée de courbe. Bref, sur ce point, tout va bien !
Maxxis Minion DHF
Maxxis Minion DHR
Le revers de la médaille d’un pneu bon freineur, c’est son aptitude au pédalage. Le Minion n’est pas un modèle de rendement . En prenant ton temps en D+ , en pédalant tranquillement, ça le fait. En même temps, l’esprit enduro, c’est d’utiliser la montée pour se diriger vers la prochaine spéciale chrono’ en descente, non ? On n’est pas en XC ! Donc ce manque de caractère pédaleur n’est pas foncièrement un problème. C’est surtout en D- qu’on attend beaucoup de lui, et sur ce point, tu seras servi !
En descente, il est des plus sécurisants. Contrairement au test de l’année dernière, pas besoin d’un temps d’adaptation. Je me suis tout de suite senti à l’aise. Sur du très roulant et rapide en bikepark, du très cassant et naturel en spéciales enduro, le Minion fait le job en toutes situations. Pierriers, racines, poussière, tu peux attaquer pépouz ! Sa sculpture le rend très polyvalent. Que tu tires tout droit à pleine vitesse dans le détruit, que tu mettes la charge nécessaire pour prendre allègrement de l’angle en courbe, le vélo tient sa ligne, tranquille. Difficile de noter une situation où il m’a mis en défaut. Polyvalent en termes de types de terrains, il l’est aussi face à la météo. Sur le sec, comme sous la pluie,
il s’en sort à merveille. J’ai notamment beaucoup apprécié son adhérence sur des pierres détrempées et sa capacité à se décharger de la boue accumulée, au roulage.
Suite à ce portrait fort élogieux, je me dois quand même de souligner un bémol. Quand tu pilotes engagé, la solidité de sa carcasse peut poser interrogation. Il m’a montré ses limites en le poussant fort en chrono’. Sur une spéciale du Derby de la croix de Chamrousse, j’ai subi une grosse crevaison, dans un pierrier très sculpté. Le préventif m’a permis tant bien que mal de rejoindre la ligne d’arrivée. Mais le trou était bien trop gros pour que le liquide fasse son job à 100%. Moyennant l’installation d’une mèche, j’ai pu repartir pour la suite du week end. Mais avec le temps, elle a fini par s’extraire, du fait de la localisation du trou : à l’extérieur de la bande de roulement, contre la dernière rangée de crampons latéraux. Les contraintes transversales étaient trop fortes pour que la mèche perdure.
Pour terminer la saison, j’ai donc collé une rustine par l’intérieur. Puis j’ai mis une bonne goute de préventif sur le trou, par l’extérieur, pour anticiper une éventuelle fuite.
En termes de sollicitations du train de pneus, je précise que je ne suis pas le plus « maltraîteur » de matos. Mon pilotage est plutôt souple et propre. Je roule sans inserts dans les pneus, montés sur des roues Reynolds Cycling en carbone. Les pressions nominales retenue avec ces Minions : 1,4b à l’avant & 1,7b à l’arrière. Sachant que je pèse 70kg pour 1m74.
Maxxis Minion Wide trail: ©Trophée enduro des Alpes
Bilan du test Maxxis Minion : une valeur sûre !
Retenons surtout beaucoup de positif de ce test. Outre la résistance de la carcasse aux agressions les plus extrêmes (type de terrain, niveau d’engagement), tu as pu voir que le problème a été réglé grâce à des solutions simples. Cette carcasse meurtrie par les cailloux de Chamrousse a pu finir la saison sans encombre.
A l’heure du bilan, je conserve surtout à l’esprit la grosse polyvalence du Minion EXO+. Il répond présent dans toutes les situations, sur tous les terrains, dans toutes les conditions météo. Sa coloration principale est typée enduro & all mountain engagé. Si tu roules propre, en bikepark, ça peut le faire aussi dans cette config’ à 1kg.
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Enfin, à 48€ le 29 x 2,60’’ et 57€ le 29 x 2,50’’ (tarifs actuels chez Cycletyres), comparé à certains modèles tarifés jusqu’à 75€ (mêmes diamètre & sections), le Minion EXO+ s’en sort très bien. Et, en plus du kif au pilotage qui te fera dire merci Maxxis, c’est ton porte monnaie qui te fera dire merci Cycletyres !
Merci à Juan du team Unexpected Riders pour ce test !
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